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Mademoiselle Nanou...

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Mademoiselle Nanou...
21 juin 2013

Mademoiselle ne glande rien.

                                                  

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         Le week-end, enfin ! Mademoiselle a déjà tout prévu et rêve de cette journée depuis des lustres. Vous savez de quel genre de journée elle parle : pas de repas de famille, pas de visite impromptue de potes, pas de travail, pas de ménage, pas de cuisine… et même pas de douche.

        C’est donc dans un pyjama deux tailles trop grand et troué à l’entre-jambe (comme tout bon vieux pyjama qui se respecte, ne me demandez pas pourquoi mais c’est comme ça), que Mademoiselle se prépare à son marathon de glandage. Les courses sont faites : Mademoiselle a blindé ses placards de barres chocolatées, petits paquets de chips et canettes de soda. Comme d’habitude, elle a pris des trucs emballés individuellement pour se donner bonne conscience et comme d’habitude elle va tous les ouvrir les uns après les autres…

       Première étape : la mise en quarantaine. On verrouille la porte, ferme les volets et change le message du répondeur avant de mettre le portable sur silencieux.

« Salut tout le monde, je ne pourrai pas vous répondre pendant deux jours… »

       Bon, on efface, sa mère va la croire à l’article de la mort sur un lit d’hôpital. Ou pire, l’horreur, elle va penser que Mademoiselle la filtre et préparer une vengeance cruelle sur fond de chantage affectif et exiger en réparation que Mademoiselle assiste à une de ses réunions Tupperware… Brrrr !

 « Coucou, bon, je vous préviens, je ne vois personne ce week-end… »

       Merde, c’est nul, ça. Soit les gens vont trouver Mademoiselle prétentieuse, soit les gens vont croire que c’est un appel au secours : pitié, adoptez-la sinon on la pique.

« France Télécom vous informe qu’en raison d’un problème technique, votre appel ne pourra pas aboutir ».

C’est bien, ça ! Crédible et à peine lâche. Allez, banco.

      Deuxième étape : la destruction massive de toute trace d’activité intellectuelle. On range le livre pour intello posé en évidence sur la table de nuit, on sort les magazines de potins. On n’approche pas à moins de cent mètres du bureau et de cette saloperie de dossier à rendre au chef pour la semaine dernière, on contourne habilement la pile de factures à payer, on allume la télé sur un programme bien naze… Alors, dilemme cornélien : les dix débiles enfermés dans une villa avec comme préoccupation existentielle qui est le connard qui a fini le pot de Nutella et qui couche avec qui OU une série médicale dans un hôpital des States avec comme intérêt principal qui va sauver ce pauvre enfant d’une mort certaine et…bah, aussi, qui couche avec qui…

      Dernière étape : le respect du cycle biologique. Mademoiselle va donc alterner devant l’écran phases de sommeil et phases de somnolence toute l’après-midi (oui, parce que le matin c’était grasse mat’ dans le lit). Et si Mademoiselle s’amusait à porter un podomètre, le résultat serait prévisible : il suffirait de calculer le nombre de pas entre le canapé et les toilettes ou le canapé et le frigo.

Le week-end se termine. Opération Glandage réussie. Youpi !...

      Ce sera donc bien crade, ballonnée, dans le pâté et ronchon d’avoir finalement gâché un temps précieux à ne rien foutre que Mademoiselle redémarrera une nouvelle semaine… 

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30 mars 2013

Mademoiselle a un rhume...

     

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       La voilà, gémissante sous la couette, entourée d'une pyramide de petits flocons blancs... Le mouchoir : instrument essentiel de l'état grippal. Aussitôt arraché d'un coup sec de sa boîte, aussitôt rempli dans un concerto de trompettes, aussitôt jeté par-dessus bord. 

       Il faut l'avouer, quand Mademoiselle est malade, elle devient bordélique. De la porte d'entrée au lit, on suit à la trace les étapes de sa mue. D'abord une succession de vêtements éparpillés jusqu'au tiroir à pyjama, sa nouvelle tenue de combat pour les prochains jours. Ensuite, une orgie d'emballages pharmaceutiques fébrillement dépouillés et étalés consciencieusement comme autant de grigris curatifs.

       Au premier reniflement et picotement de gorge, Mademoiselle avait sorti l'artillerie lourde. Elle a réclamé à la pharmacienne la collection complète automne-hiver de dégommeurs de microbes. Pour Mademoiselle, entre le virus et elle, c'est devenu une affaire personnelle.

     Une affaire d'amour-propre, même. Car qu'y a-t-il de plus frustrant, quand on se passe la main sur un front qu'on croit brûlant, de sortir de son trou de balle un thermomètre affichant crânement un petit 37, 2 °C. Cela nous ôte la satisfaction bien connu de pouvoir prouver à ces mécréants qui vivent avec nous qu'on n'est pas une chochotte. 

      D'ailleurs, le rhume est la maladie théâtrale par excellence.

      C'est une attitude, une manière d'être : des soupirs et des gémissements, un mouchoir délicatement pressé sur la lèvre supérieure, une incapacité à prononcer les "m" tellement charmante, une grain de voix rocailleux un brin sexy. Il y a un siècle, la femme languissante atteinte de tuberculose était le must de la séduction. Aujourd'hui, on bataille pour rendre attractif la morve au nez et les poussées de sueur... 

     Le rhume, c'est aussi un look : écharpe jusqu'à la truffe, chaussettes en pilou-pilou, robe de chambre qu'on met et enlève en permanence. Si le Monsieur Jourdain de Molière hésitait à porter la sienne pour une question de standing, Mademoiselle a pour sa part un problème plus concret : elle passe de l'iceberg au sauna en quelques secondes.

    Et Mademoiselle, ça la fait enrager. Il y a des malades sereins, qui ne veulent pas déranger et qui prennent leur mal en patience avec philosophie... Et il y a Mademoiselle, qui maudit le ciel, aboie sur son Homme, refuse tout ce qu'on lui propose et se plaint ensuite qu'on ne s'occupe pas d'elle. Au point que l'Homme en question en vient à se dire que les microbes ont intérêt à clouer le bec de sa belle avant qu'il ne s'en charge à grands coups de bouillotte en pleine tronche.

     Finalement, Mademoiselle retrouve son calme grâce au pouvoir guérisseur de ses remèdes de grand-mère. C'est la mode, et Mademoiselle se doit d'être à la pointe dans tous les domaines. Elle vous soutiendra haut et fort, une fois guérie, qu'elle doit son salut aux tonnes de lait chaud, de thé miel-citron et  de sou-soupe maison qu'elle a englouties pendant trois jours.

    Bien sûr, Mademoiselle, faites l'apalogie du naturel ... Et nous, nous ferons comme si vous n'aviez pas sniffé des rails de paracétamol réduit en poudre toutes les dix minutes. 

18 janvier 2013

Mademoiselle ne veut plus y aller...

                         

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 Oh, c'est bon, ça va ! Comme si Mademoiselle était la seule ! 

     Remettons les choses dans leur contexte. Il y a de cela un bon mois, Mademoiselle, dans une de ces brèves mais intenses périodes de débordement affectif (bourrée, quoi), a promis à sa copine qu'elle reviendrait la voir. Promesse sincère de la part de quelqu'un qui procrastine. Parfaitement, Mademoiselle procrastine : elle remet toujours les merdes à plus tard et s'engage dans des plans foireux sous prétexte que ce n'est pas "tout de suite tout de suite". Comme si ça allait être le problème de la Mademoiselle du futur. Et bien, la Mademoiselle du futur étant devenue la Mademoiselle d'aujourd'hui, elle se foutrait bien une paire de baffe. Parce ce que, soyons honnête, elle ne veut plus du tout y aller. 

       Il est 18 heures 30, elle est attendue pour 19 heures. Le cheveux gras, le poil sur la moustache, l'aisselle fumante et le pyjama collé à la cellulite depuis la veille, Mademoiselle refuse de se bouger. Comme si une catastrophe naturelle de dernière minute allait la sauver de la corvée. Mademoiselle ne demande pas la lune et surtout rien de grave, juste une petite merdouille : une fuite d'eau, une rechute de grippe ou une belle-mère qui passe l'arme à gauche... Mais bien sûr, les minutes succèdent aux minutes et rien.

     Mademoiselle envisage donc de recourir à une technique peu glorieuse : le bon vieux bobard. Ce gros mensonge, qui depuis l'invention du SMS, permet à Mademoiselle de ne pas se faire griller par la voix de fausset que lui donne sa mauvaise conscience quand elle s'invente une excuse minable, s'enmêle dans les dates ou se dit "verte de pas pouvoir venir, si tu savais, j'attendais ça avec tellement d'impatience"... 

     Je vous arrête tout de suite, pas de conclusions hâtives. Sa copine, qui peut très bien aussi être une cousine, une tante, une voisine, une collègue et j'en passe, elle l'aime vraiment. Mais c'est une affection qui a son prix car Mademoiselle sait qu'elle ne ressort jamais indemne de leurs entrevues... 

        Celle qui est toujours l'oeil humide à vous raconter ses misères sans avoir eu la délicatesse d'attendre que vous ayez au moins enlevé votre manteau.

       Celle qui a une vie merveilleuse et qui est généreuse au point qu'elle ne veut surtout pas vous en cacher les moindres joies, vous gavant de ses exploits alors que des flashs meurtriers vous passent déjà devant les yeux.

      Celle qui ne veut pas dire du mal et avec qui on s'emmerde.

       Celle qui dit trop de mal et qui va ensuite tout répéter en certifiant que les mots viennent de votre bouche.

       Celle enfin qui vous laisse vider votre sac et vous gratifie d'un froncement de sourcil réprobateur, avant de vous expliquer en détail pourquoi tout ce que vous faites n'est qu'une succession de conneries et à quel point vous ne savez rien de la vie.

        Mademoiselle a donc des fréquentations aussi peu recommandables? Bah oui et ce sont ses amies. Elle sera toujours là pour elles. Mais pas ce soir ! Ce soir, Mademoiselle ne foutra pas un pied dehors! Cette fois, ce sera un bon vieux classique qu'elle sortira de ses manchettes : la voiture en panne. Le tout bien ficellé d'un traditionnel "Je te rappelle", "on se refait ça" ou "bientôt promis". Ce que Mademoiselle pense bien évidemment de tout coeur... pour le moment.

 

8 janvier 2013

Mademoiselle prévoit ses vacances...

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       Mademoiselle n'aime pas perdre son temps, c'est pourquoi elle planifie toujours ses vacances longtemps à l'avance. La tâche est rude d'ailleurs, vu la charge de corvées remises à plus tard tout le reste de l'année.Mais Mademoiselle est persuadée qu'avec un peu de jugeote et d'huile de coude, ça sera réglé vite fait!

      D'abord, il va falloir prendre une matinée pour faire le tri. Bah, deux, trois heures, presque rien... Bon, une journée, disons. Parce que le grenier est bondé et que les placards dégueulent des tas de sacs plastiques et de boîtes à chaussures fourre-tout...Sans parler des aller-retour à la déchèterie, Mademoiselle y songe seulement maintenant... Bon, bah, deux jours alors...Et le ménage qui devra suivre ! Zut, c'est pas négociable ça. trois jours et on n'y revient plus!

     Il ne faut pas oublier le boulot ramené à la maison : copies à corriger, textes à imprimer, cours à préparer... Mademoiselle se demande encore pourquoi elle s'embête à faire dans le professionnalisme : elle te foutrait bien un smiley qui fait la gueule en haut de chaque feuille et un Bled à remplir par gamin pour l'année. Incroyable le temps qu'elle gagnerait. Mais on ne se refait pas...

   Et la tournée des Grands Ducs : toutes les copines et la famille qu'on n'a pas le temps de voir d'habitude et qui vont nous payer le café ou l'apéro avant de finir par nous convaincre de rester à bouffer. Oh, un p'tit truc rapide, à la bonne franquette, hein! Et c'est toujours quand on vous fait cette belle promesse que vous devez vous attendre à rentrer chez vous vers 6 heures du matin, beurrés comme des petits Lu et dans le coma pour 24 heures.

    Évidemment, y'a aussi les petites voix de Mademoiselle qui s'y mettent : Mamzelle intello qui demande s'il y a une sortie culturelle dans le planning ; Mamzelle bricolo qui rappelle que les rouleaux de papier peint achetés pour l'entrée en 2009, y'a pas de date de péremption, mais faudrait pas exagérer ; Mamzelle feignasse qui souhaiterait des nuits de 12 heures et un créneau pour la sieste. Sans oublier la voix de Monsieur, qui égraine le programme télé et trouve un film "qu'on peut pas louper, c'est évident" à peu près toutes les trois ou quatre heures.

    "Oui, plaisante Mademoiselle, les vacances sont dangereuses pour la santé. Ha, ha..." Petite blagounette qui, au passage, va se retourner contre elle. Parce que Mademoiselle devrait se souvenir que c'est toujours quand elle est en congé que la grippe ou la gastro se rappellent à son bon souvenir. Ses vacances, c'est simple et élégant, Mademoiselle les passera sur les chiottes.

1 janvier 2013

Mademoiselle fait le ménage

       

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        Ce soir, Mademoiselle se couche avec la ferme intention de révolutionner son intérieur. Oui, c’est décidé, dès le réveil, Mademoiselle fait le grand ménage. Elle passe d’ailleurs une bonne partie de la nuit à mettre en place son plan d’attaque : elle se rêve balayant, récurant et triant. Elle s’imagine dans quel ordre elle va enchaîner les pièces de l’appartement. Elle voudrait pouvoir commencer immédiatement mais Monsieur ronfle de son côté de lit et, avouons-le, 3 heures du matin n’est pas l’heure idéale pour enclencher l’aspirateur…

      Seulement voilà, après une nuit de quasi insomnie, lorsque le réveil sonne sur les coups de 8 heures, Mademoiselle a légèrement changé d’état d’esprit… Disons pour faire court qu’elle serait prête à habiter dans une porcherie à condition qu’on la laisse y dormir encore un peu.

     Heureusement, Mademoiselle se connaît et avait tout prévu : elle a invité pour le dîner un couple de connaissances. Pas des potes, hein, à qui on peut montrer sa maison crade, le cul dans un vieux pyjama taché et les cheveux hirsutes. Mais plutôt des collègues de travail qui viennent pour la première fois et sur qui on veut faire bonne impression.

     Alors Mademoiselle commence son opération grand ménage… par fixer d’un air hébété la pièce pendant cinq bonnes minutes. C’est le moment de la négociation intérieure. Que ceux qui n’ont jamais fait des vilains compromis avec leurs grands projets lui lancent la première torchonnette.

     C’est ainsi que la pile de linge sale va se cacher dans l’arrière cuisine ; que la réorganisation des fringues dans l’armoire est remplacée par un « j’te tasse en vrac et je ferme les portes » ; que les poussières se font à la vieille chaussette sur le rebord des étagères à hauteur des yeux et que l’aspirateur évite soigneusement les coins de la baraque, le tout en espérant qu’une lumière savamment tamisée masque les projections de gras sur les murs de la cuisine.

     Mademoiselle se pose enfin dans le canapé et pousse un soupir de satisfaction. De toute façon, elle n’aurait pas eu le temps de faire mieux avant l’arrivée des invités, hypocrise-t-elle devant Monsieur.  Monsieur qui n’a rien foutu pour aider, bien sûr, mais qui a encore l’instinct de survie de ne pas ouvrir sa grande gueule.

     D’ailleurs, Mademoiselle sait que cela n’est que partie remise. Car ce n’est jamais quand elle l’a planifié que Mademoiselle finit par retourner la baraque. Ni parce que c’est vraiment le bordel.  Ni même parce qu’elle a le temps. Non, c’est plus simple, beaucoup plus simple. C’est quand elle zappe par hasard sur « C’est du propre »…

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1 décembre 2012

Mademoiselle est en réunion...

     

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      Mademoiselle s'est portée volontaire : elle va assister au conseil d'administration de son boulot. Enfin, ... volontaire... Disons que Mademoiselle souffre d'un dysfonctionnement buccocérébral. Sa bouche dit "Mais avec joie, Chef, vous pouvez compter sur moi", quand son cerveau proposait plutôt "Mais j'en veux pas, moi, de ta réunion toute moisie!". 

    Toujours est-il qu'il est 18 heures : Mademoiselle arrive en traînant les pattes et en essayant de grapiller quelques secondes de plus. Mauvaise idée d'ailleurs car Mademoiselle n'est pas la seule à ne pas être là de son plein gré. Du coup, toutes les places au fond, près de l'issue de secours, sont prises par ses petits camarades et il ne reste à Mademoiselle que la chaise la plus proche du Grand Patron. 

    Tant pis. Mademoiselle a toujours bien l'intention de ne rien écouter de toute la réunion mais il va falloir la jouer fine. Mais Mademoiselle est confiante, elle a subi un entraînement intensif depuis son plus jeune âge...

    Quand sa Mamie lui détaillait l'arbre généalogique de toutes les familles de la rue. Quand Monsieur Brochart s'acharnait sur le vecteur du carré de l'hypothénuse. Quand sa copine lui exposait au téléphone son plan infaillible pour lutter contre le célibat. 

    Bref, la réunion commence et Mademoiselle attaque par la stratégie basique : bien fixer les gens dans les yeux, hocher ponctuellement la tête en signe d'approbation, gribouiller des trucs de temps en temps... D'ailleurs, Mademoiselle connaît les astuces pour ne pas se faire griller. Eviter de faire des dessins ou des figures géométriques, qui se voient de loin, et n'écrire que quand quelqu'un parle, sinon ça devient suspect. Mademoiselle, elle, fait des listes de trucs à faire sur tout et sur rien, listes extrêmement détaillées qu'elle ne relira évidemment jamais.

     Mademoiselle n'est pourtant pas à l'abri d'une boulette. Aujourd'hui, par exemple, elle est la seule à ne pas avoir imprimé le dossier de cinquante pages envoyé par mail en prévision de la réunion. Qu'importe, elle déplace vers elle, centimètre par centimètre, celui de son voisin. Une bonne idée, d'ailleurs, qui lui permet d'ajouter à son arsenal une nouvelle stratégie : celle d'être plongée dans ses feuilles à la recherche d'une information capitale qu'elle ne retrouvera jamais.

     Finalement, après une heure et demi de sourires, d'acquiescements, de griffonages et de manipulation de papiers, c'est enfin terminé. Mission accomplie... ou presque car Mademoiselle est épuisée... Ah l'arnaque! Qui aurait cru que faire semblant de travailler demandait autant d'efforts?...

 

26 novembre 2012

Mademoiselle vide son sac...

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Ça fait bien cinq minutes que Mademoiselle brasse l’intérieur de son sac à main d’un geste fébrile, cherchant désespérément ses clés de voiture. Elle ne retrouve jamais rien dans ce foutu bordel de m…. Sur son visage, on peut lire la même angoisse que chez les candidats de Motus lorsqu’il s’agit de ne pas choper la boule noire.

Elle finira par retrouver ces fameuses clés en vidant la moitié du sac sur le capot de sa Peugeot et elle se dira, une fois de plus, qu’elle aurait mieux fait de choisir un sac plus petit au lieu de cette espèce de cabas. Vœu pieux…

Car l’être humain est programmé pour utiliser tout l’espace qu’on lui accorde jusqu’à ses dernières limites. Et quand il n’y a plus de place, il tasse encore. Pensons au vieux garçon et à son panier de linge sale, à votre mère et à sa réserve de sacs en plastique « ça peut toujours servir » ou encore à une vieille mamie et à son placard à pharmacie sentant bon le Doliprane périmé.

Revenons-en au sac à main de Mademoiselle. Oui, elle le vide tous les deux ou trois mois environ. Et c’est toujours le même rituel : elle commence par étaler son contenu sur la table, pour ensuite aller secouer le dit-sac au-dessus de la poubelle. Il en tombe alors une pluie de miettes, peluches de mouchoirs et de papiers de bonbons.

Ensuite, vient le moment du tri : ce qu’on garde dans le sac, ce qu’on jette et ce qu’on range dans un tiroir. Ah, ce fameux tiroir ! Vous savez, celui où vous classez bien sagement les tickets de carte bleue et les post-it griffonnés. Tiroir que vous finirez aussi inexorablement par retourner au-dessus de la poubelle mais plus tard…

Voilà, après s’être débarrassée du superflu, Mademoiselle ne garde que l’essentiel. Son portefeuille, déjà : énorme pochette en cuir fantaisie blindée de cartes de fidélité prises dans des magasins où Mademoiselle ne refoutra jamais les pieds. Son porte-monnaie, qui était vide il y a dix minutes mais regorge maintenant des pièces jaunes glanées au fond du sac. Son portable, qu’elle place consciencieusement dans la petite poche prévue à cet effet, histoire de le choper vite quand il sonne (résolution raisonnable qui ne tiendra malheureusement que jusqu’au prochain coup de fil…).

Et deux ou trois bricoles… « Disons, mon trousseau de clés (deux clés mais six porte-clés…) … Ah, mon mini-parapluie… Obligé, il faut un calepin et un stylo. .. La vache, j’ai oublié l’essentiel ! Un paquet de mouchoir, une boîte de tic-tac, les clopes et le briquet… C’est quoi ça ? Une petite lampe torche ? Ça peut servir… Ouah, tant que j’y pense, un tampon… mon miroir et ma pince à épiler… et puis un chouchou, c’est clair… D’ailleurs, je mettrais bien aussi une petite brosse… »

Au final, c’est à grands coups de talons que Mademoiselle fait rentrer son sac en tissu pour les courses. Elle comprend alors que le combat avec la fermeture éclair est perdu d’avance mais tant pis. Et c’est fière du travail accompli qu’elle décide de sortir balader son sac « tout beau tout propre ». Enfin, presque… Faut juste qu’elle reprenne ses clés de voiture… Elle les a mises en premier donc elles devraient être là… Pas ça… ça non plus …. Oh, bordel de m… !

25 novembre 2012

Mademoiselle se marie...

   

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        Peut-être vous attendez vous à une ode à l’amour, un texte écrit sur du papier rose et parsemé de paillettes. Non ! On ne déconne plus, Mademoiselle sait qu’elle s’apprête à rentrer en guerre : certes la seule où l’on finit par dormir avec l’ennemi, mais la plus éprouvante aussi. Bref Mademoiselle se marie.

        Première étape : la préparation physique. Mademoiselle sait qu’il lui faut être au top de sa forme le jour J. Mais voilà : entre le stress, les bonnes copines qui veulent fêter une dernière fois et les 25 dégustations pour le gâteau ou le pinard de la noce, Mademoiselle a pris du bide. La voilà donc réduite à faire pour la première fois ce qui va devenir son quotidien dans les prochaines années : mentir. Avec une bonne gaine de mémé. Parfaitement !

      Deuxième étape : le plan d’attaque. Ou plutôt, le plan de table. Mademoiselle ne peut plus dire ces mots sans avoir un frisson de dégoût qui lui descend le long de la colonne. Entre la Tata qu’il faut éloigner de tonton pour ne pas qu’ils se crèvent les yeux avec la pique à fruit de mer pour une vieille question d’héritage, la cousine trop jolie qui est priée d’aller se coller dos au mur sur la dernière table avant les chiottes et la crise de jalousie de la belle-sœur qui compte faire de la table d’honneur un fief réservé en y pissant aux 4 coins…

      Bref, sur le plan final, Mademoiselle a choisi de regrouper les gens par affinité : la table des vieux, la tables des célibataires qui ne viennent que pour piner de la demoiselle d’honneur, la table des gens de la famille dont on a du mal à se rappeler le prénom, la table des gros cons (c’est souvent celle où on doit ajouter des rallonges) et la table des morveux. Et si les gens ne sont toujours pas contents, Mademoiselle les fera s’asseoir par ordre alphabétique…

      Troisième étape : l’armement.  On sait que dans l’imaginaire populaire, une mariée, c’est robe immaculée, chaussures d’un blanc étincelant, voile aérien, coiffure extra-laquée et maquillage en béton ciré. Et c’est parfaitement vrai jusqu’à 14 heures. Après, ce n’est qu’une longue suite de dégradation qui aboutiront à ce panda luisant à la crinoline en charpie et aux pieds nus et crasseux qui fait tenir son chignon avec un des touilleurs en plastique qu’ils servaient avec les cocktails du vin d’honneur.

      Alors Mademoiselle s’est fait un petit sac d’urgence qu’elle va confier à sa meilleure amie : serviettes hygiéniques à se coller sous les bras entre deux discours pour éponger les auréoles, tube de lessive « génie » pour lutter contre les attaques à la sauce gribiche du plat principal, pinces à linges et épingles à nourrice pour serrer ce qui déborde, remonter ce qui pendouille et rattacher ce qui se fait la malle.

      Dernière étape : Le calme avant la tempête. Dans un bon bain chaud, Mademoiselle cherche à se détendre. Le grand jour est demain mais elle pense à après. A tout ce qu’elle va engranger comme nouveaux savoirs grâce cette guerre matrimoniale : la patience, la diplomatie, l’humilité, la persévérance, l’épargne. Bref, toutes ces choses dont on n’a justement pas besoin quand on est célibataire. Mademoiselle soupire et se demande si elle ne pourrait pas passer par la fenêtre de la salle de bain et se tirer en douce.

       Mais non, après tout, elle a trop galéré pour préparer la noce, elle ne va pas y renoncer comme ça. Et puis, soyons honnête : Mademoiselle sait aussi ce qu’elle y gagne : le droit de ne plus avoir envie qu’une fois de temps en temps, le droit de ne plus descendre les poubelles, le droit de prendre 10 kilos, le droit de fouiller dans le portable de Monsieur parce « ce qui est à toi est à moi »…

      De toute façon, Mademoiselle le sait, c’est une chose complexe que le mariage. Et nous laisserons d’ailleurs les derniers mots à Montaigne :

      « Le mariage est comme une volière; on voit les oiseaux à l'extérieur qui voudraient bien entrer, et ceux à l'intérieur qui voudraient bien sortir. »

 

 

25 novembre 2012

Mademoiselle fête son anniversaire...

 

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        Mademoiselle fête son anniversaire aujourd’hui et elle ne sait pas si elle doit en rire ou en pleurer. Il arrive un certain âge dans la vie d’une femme où l’anniversaire se résume à deux choses : « visiblement » et « en réalité ». Vous ne saisissez pas, aucun problème : suivez avec moi la journée de Mademoiselle et vous allez comprendre.

 

     Mademoiselle se dirige d’un pas guilleret vers la boulangerie pour acheter un délicieux gâteau car visiblement Mademoiselle s’est accordée une petite grasse matinée et n’a pas perdu son temps au fourneau comme une pauvre ménagère des années 30.  Fini l’esclavage des femmes ! Vive le prêt-à-emporter !

 

     En réalité, Mademoiselle s’est levée aux aurores pour faire une mousse au chocolat qui s’est avérée, après deux longues heures d’attente fébrile devant la porte du frigidaire, prendre des allures de soupe aux grumeaux. Oui, après 15 ans sans maman pour faire la popote, les capacités culinaires de Mademoiselle se résument encore aux pâtes, steaks hachés et œufs durs/mayo en tube.

 

     Mais aujourd’hui Mademoiselle fête son anniversaire et rien ne pourra la démoraliser. La preuve de son indéfectible optimisme : il fait un frisquet 14 degrés dehors et le ciel est gris mais on fera la petite sauterie sur la terrasse. La météo sera du côté de Mademoiselle et elle a déjà chaussé sur son joli petit nez ses lunettes de soleil. Visiblement elle y croit dur comme fer !

 

     En réalité, la sciatique de Mademoiselle la fait souffrir depuis une semaine et elle n’a pas été capable ne serait-ce que de passer le balai. Alors pour éviter que les gens ne la prennent pour une souillon, elle ne voit pas d’autre solution que de tasser tout le monde dans la cour en espérant qu’une guirlande lumineuse enroulée autour des chutes de bois à mettre à la déchetterie fera illusion. Quant aux lunettes, elles aussi servent à cacher la misère, à savoir la soute à bagage que Mademoiselle a sous les yeux.

 

     Dans la rue, Mademoiselle se sent revivre. Quelle merveilleuse journée en perspective ! Des amis, des rires et des cadeaux ! Elle franchit un petit muret en sautant et pousse un soupir d’aise.

 

     En réalité, c’est un cri de douleur étouffé puisque Mademoiselle aurait dû se souvenir de la disparition progressive du cartilage dans son genou gauche depuis deux ou trois ans.

 

     Mais qu’importe ce petit tracas car un jeune homme s’est retourné sur son passage et Mademoiselle, pudique, a baissé la tête pour cacher sa rougeur naissante. Visiblement, le charme opère toujours…

 

    En réalité, en fait de rougeur naissante, c’est plutôt de la couperose qui s’est installée depuis quelques mois et pour être honnête, Mademoiselle s’inquiète moins de cacher sa gêne que le poil noir qui semble lui être poussé sur le menton pendant la nuit. Oui, mais me direz-vous, le jeune homme s’est bien retourné, non ? Bien sûr que oui puisque, si Mademoiselle n’avait pas baissé les yeux, elle aurait reconnu en lui le petit Thomas qu’elle gardait dans les années 90. Thomas qui, espérons-le, faisait référence aux tarifs exorbitants que prenait Mademoiselle pour son babysitting lorsqu’il a murmuré en passant : « Et ben, elle a pris cher ».

 

     Mademoiselle ressort enfin avec son gâteau, après avoir soutenu à la boulangère qu’elle ne mettait pas de bougies car c’était plus du tout « in ». Et puis, je cite, c’est dur d’y faire tenir 27 bougies…Rire cristallin suivi d’une toux goudronneuse. Gêne de savoir si le mensonge va passer, bouffée de chaleur et goutte de sueur se mêlant au duvet de moustache. Regard apitoyé de la boulangère qui se demande si elle n’est pas face à une dame en pleine ménopause.

 

     Visiblement, et tous les magazines sont formels, la trentaine est l’âge parfait, le pic de la sexualité et de l’épanouissement de la femme. En réalité, Mademoiselle va décommander ses amis, bouffer à elle toute seule son gâteau pour dix personnes dans son pyjama en pilou devant une série toute naze et s’allumer clope sur clope en utilisant son vieux pot de crème antirides comme cendrier.

 

 

 

25 novembre 2012

Bienvenue!

Venez partager avec Mademoiselle Nanou une bonne dose de dérision, remède efficace contre les merdouilles du quotidien. 

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