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Mademoiselle Nanou...
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Mademoiselle Nanou...

Mademoiselle se marie...

        Peut-être vous attendez vous à une ode à l’amour, un texte écrit sur du papier rose et parsemé de paillettes. Non ! On ne déconne plus, Mademoiselle sait qu’elle s’apprête à rentrer en guerre : certes la seule où l’on finit par dormir avec l’ennemi, mais la plus éprouvante aussi. Bref Mademoiselle se marie.

        Première étape : la préparation physique. Mademoiselle sait qu’il lui faut être au top de sa forme le jour J. Mais voilà : entre le stress, les bonnes copines qui veulent fêter une dernière fois et les 25 dégustations pour le gâteau ou le pinard de la noce, Mademoiselle a pris du bide. La voilà donc réduite à faire pour la première fois ce qui va devenir son quotidien dans les prochaines années : mentir. Avec une bonne gaine de mémé. Parfaitement !

        Deuxième étape : le plan d’attaque. Ou plutôt, le plan de table. Mademoiselle ne peut plus dire ces mots sans avoir un frisson de dégoût qui lui descend le long de la colonne. Entre la Tata qu’il faut éloigner de tonton pour ne pas qu’ils se crèvent les yeux avec la pique à fruit de mer pour une vieille question d’héritage, la cousine trop jolie qui est priée d’aller se coller dos au mur sur la dernière table avant les chiottes et la crise de jalousie de la belle-sœur qui compte faire de la table d’honneur un fief réservé en y pissant aux 4 coins…

       Bref, sur le plan final, Mademoiselle a choisi de regrouper les gens par affinité : la table des vieux, la tables des célibataires qui ne viennent que pour piner de la demoiselle d’honneur, la table des gens de la famille dont on a du mal à se rappeler le prénom, la table des gros cons (c’est souvent celle où on doit ajouter des rallonges) et la table des morveux. Et si les gens ne sont toujours pas contents, Mademoiselle les fera s’asseoir par ordre alphabétique…

     Troisième étape : l’armement.  On sait que dans l’imaginaire populaire, une mariée, c’est robe immaculée, chaussures d’un blanc étincelant, voile aérien, coiffure extra-laquée et maquillage en béton ciré. Et c’est parfaitement vrai jusqu’à 14 heures. Après, ce n’est qu’une longue suite de dégradation qui aboutiront à ce panda luisant à la crinoline en charpie et aux pieds nus et crasseux qui fait tenir son chignon avec un des touilleurs en plastique qu’ils servaient avec les cocktails du vin d’honneur.

      Alors Mademoiselle s’est fait un petit sac d’urgence qu’elle va confier à sa meilleure amie : serviettes hygiéniques à se coller sous les bras entre deux discours pour éponger les auréoles, tube de lessive « génie » pour lutter contre les attaques à la sauce gribiche du plat principal, pinces à linges et épingles à nourrice pour serrer ce qui déborde, remonter ce qui pendouille et rattacher ce qui se fait la malle.

      Dernière étape : Le calme avant la tempête. Dans un bon bain chaud, Mademoiselle cherche à se détendre. Le grand jour est demain mais elle pense à après. A tout ce qu’elle va engranger comme nouveaux savoirs grâce cette guerre matrimoniale : la patience, la diplomatie, l’humilité, la persévérance, l’épargne. Bref, toutes ces choses dont on n’a justement pas besoin quand on est célibataire. Mademoiselle soupire et se demande si elle ne pourrait pas passer par la fenêtre de la salle de bain et se tirer en douce.

      Mais non, après tout, elle a trop galéré pour préparer la noce, elle ne va pas y renoncer comme ça. Et puis, soyons honnête : Mademoiselle sait aussi ce qu’elle y gagne : le droit de ne plus avoir envie qu’une fois de temps en temps, le droit de ne plus descendre les poubelles, le droit de prendre 10 kilos, le droit de fouiller dans le portable de Monsieur parce « ce qui est à toi est à moi »…

     De toute façon, Mademoiselle le sait, c’est une chose complexe que le mariage. Et nous laisserons d’ailleurs les derniers mots à Montaigne :

« Le mariage est comme une volière; on voit les oiseaux à l'extérieur qui voudraient bien entrer, et ceux à l'intérieur qui voudraient bien sortir. »

 

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